VIOLA a été construit en 1908 PAR William FIFE aux chantiers de la FAIRLIE (ÉCOSSE).

Son enregistrement d'origine a GLASGOW porte le N° 53/1908.

Il fut à nouveau enregistré à GLASGOW sous le numéro 39/1934 à l'installation a son bord d'un moteur fixe.

Son REGISTRED BRITISH SHIP OFFICIAL NUMBER est 128198.

VIOLA est à ce jour francisé sous le numéro 7684/3220 et jaugé par les services français en août 1992, et classé aux monuments historiques.

William FIFE l’Écossais avait la grâce. Ses voiliers construit à l’aube de ce siècle, sur les rives de la Clyde, défient le temps et incarnent désormais une forme d’éternel esthétique. Ils ont pour nom Tuiga, Moonbeam, Pen Duick ou Kentra ,Solway Maid .Drôle de sentiment, sans doute que d’être possesseur d’un voilier bientôt centenaire issu d’une telle lignée…. L’histoire de ce voilier, dont le courtier Peter Gregson affirme qu’il est " juste de bonne taille pour un homme ", est mal connue, hormis l’identité de ses différents propriétaires, a commencé par le premier : Thomas M.HUNTYER. Baptisé VIOLA, le cotre ne changera jamais de nom. Durant près de soixante ans, il restera attaché au port de GLASCOW. Motorisé en 1926 par son premier propriétaire, il est jaugé au RORC en 1939.A partir de 1966, il change plusieurs fois e mouillage : Mickael E.THOMAS le base à SWANWICK, et supprime son moteur en 1969 ; Peter GRAVES, qui l’achète en 1973, le mouille à WOOLVERSTONE et PIN WILL, et le dote en 1976, d’un nouveau moteur de marque DUCATI.3 ans plus tard, Mickael OWEN acquiert VIOLA. Malheureusement, il ne pourra en profiter longtemps puisqu’il décède 2 ans plus tard. Son épouse, Eliete, conserve néanmoins le yacht de son mari, alors mouillé sur la rivière ORWEL, à une centaine de kilomètres dans le Nord-Est de Londres, dix ans plus tard, elle réalise à sa mémoire le grand projet inachevé de son mari : avec sa fille et un skipper elle entreprend une croisière d’un an de Brighton à Brighton via Gibraltar, le sud de l’Espagne, les Canaries et Madères. Dans l’espace exigu du triangle avant, un matelot avait sa couchette sur cadre à coté du fourneau et de la réserve de charbon. A l’arrière du mat, le carré des propriétaires était séparé de la descente par un rideau. Au fil du temps et des propriétaires successifs, VIOLA a navigué le long de la cote sud d’Angleterre, entre Brighton et Cornouailles.

" VIOLA avait navigué magnifiquement et été admiré partout ", écrira-t-elle en 1993 à Dominique.

Quinzième propriétaire en titre du VIOLA – 12,75 mètres de beauté classique construite en 1908 – Yvon répète volontiers qu’il se sent autant dépositaire que propriétaire de son voilier : " je ne suis pas le skipper, j’en suis le keeper, le gardien : " , affirme cet entrepreneur vendéen amateur de belles choses. J’en suis tombé complètement amoureux ". Son prédécesseur, les Paimpolais de l A.D.E.P.A.R. et surtout Dominique, nourrissait la même passion pour la belle anglaise. " Quand on a vendu le bateau, je n’ai rien voulu garder ", raconte-t-il comme on parle d’une déchirure sentimentale. Avec les autres membres de l’association qui organisait la fête du Chant Marin à PAIMPOL, Il a caressé un temps le rêve de relancer à PAIMPOL les régates de yachts qui s’y déroulaient au début du siècle, sous l’égide de la Société nautique locale, la troisième créer en France, c’était en 1854. VIOLA devait être l’ambassadrice de charme du projet. "Nous l’avons trouvé à Douvres. En état de naviguer et gréée en marconi ", raconte Dominique. Sous la bâche, gravé sur l’étrave, le dragon des fife. Coup de foudre : VIOLA traverse la manche. Quille longue, franc-bord peu important, longue voûte élégante, VIOLA a tous les attributs de la maison fife. Ce cotre franc aurique, construit en chêne, sapin et acajou est un fin marcheur dont William Fife lança pour lui-même un quasi sister-ship, sheevra, aujourd’hui en Italie sous le nom de clio. Tracasseries, motivation collective en baisse, le projet paimpolais tombe à l’eau. VIOLA devenu entre temps Monument historique français en 1993, a une nouvelle fois changer de port d’attache. Cap sur l’île d’Yeu, cette fois. " Nous avons apporté notre contribution à l’ouvrage en faisant refaire intégralement le gréement d’origine ainsi que la voilure " commente un Dominique déçu, mais soulagé d’avoir cédé VIOLA à la bonne personne " Yvon a magnifiquement achevé le travail. C’est en participant un été aux régates de voiliers traditionnels du Bois de la Chaise, a Noirmoutier, qu’Yvon songe à acquérir un yacht ancien. Une petite annonce le met bientôt sur la piste de VIOLA. La magie fife opère mais n’altère pas le pragmatisme vendéen " VIOLA est de dimension modeste, donc d’un maniement et d’un entretien facile. La taille idéale a mon sens... "Affaire conclue, le bateau retourne début 1997 au chantier pour une cure de jouvence. Coque, pont, emménagements, tout est remis à neufs dans l’esprit initial. Pendant six mois, le propriétaire est tous les week-ends à St Malo. Touche après touche, l’ouvrage se peaufine encore : " VIOLA c’est un Stradivarius, une œuvre d’art, estime Yvon, " On s’efforce de le rendre à lui-même. Sans pour autant oublier que le bel objet a d’abord pour vocation de naviguer. " C’est l’un des seuls fife de croisière de taille raisonnable, alors on en profite ! Ceux qui naviguaient à bord avant sont devenus des copains. On continue ensemble. "Le skipper attitré est d’ailleurs un Paimpolais Guy, plus habitué jusqu’alors au maniement de Saint-Guénolé, An Durzunzl ou Enez-Koalen, d’anciens voiliers de travail qu’il a contribué à faire restaurer ou reconstruire dans sa région. Des voiles de travail à celles de la belle plaisance, le choc ne manquait pas de sel. " Yvon n’est pas du genre guindé et VIOLA n'est pas un bateau snob : des gens très différents se côtoient à bord.